Classement : NATURA 2000- ZNIEFF1-ZNIEFF2, Géosite du Géoparc mondial UNESCO
Organisme gestionnaire : Conservatoire des Espaces Naturels Rhône Alpes, Communauté de communes
Présentation :
Montselgues est caractérisé par un socle essentiellement constitué de granites porphyroïdes (formés vers – 300Ma et caractéristiques des granites de la Borne) qui jouent un rôle important dans les différentes formations géologiques observables sur cette portion du Parc.
Les chaos de Montselgues sont des chaos granitiques, localisés au nord-est de la commune de Montselgues, aux lieux-dits du Serre de la Dame, Genest, Les Rancs et Le Petit-Paris. Ils se sont formés par l’action combinée de deux phénomènes : tout d’abord, la fracturation du socle lors de contraintes tectoniques (orogenèses alpine et pyrénéenne, ouverture du fossé d’Alès) ; puis, une altération de la roche par infiltration de l’eau dans les réseaux de fissures et dans les macles des minéraux (feldspaths et micas) ce qui entraîne la rupture des liaisons dans les minéraux et entre les blocs provoquant une fragilisation de l’ensemble. Les roches se transforment alors en sables (arènes) qui entourent les parties non altérées subsistant sous forme de boules.
Ces chaos constituent une partie du plateau de Montselgues qui correspond à une pénéplaine antétriasique. Ce plateau s’étale sur un axe nord-sud, bordé à l’ouest par la Borne et à l’est par le ruisseau de la Thines. Sa base est composée de granites porphyroïdes (les mêmes que ceux qui forment les chaos) formés à l’ère primaire (aux environs de – 300Ma). Après une période d’érosion intense qui a aplani les reliefs à la fin de l’ère primaire, des grès se déposent au début de l’ère secondaire durant le Trias, en régime essentiellement continental (fluviatile et deltaïque). Ces grès constituent des couches d’une dizaine de mètres d’épaisseur, légèrement inclinées vers le sud et l’ouest.
Il s’agit en majeure partie de grès arkosiques à grain grossier caractérisés par un ciment souvent siliceux riche en oxyde de fer (d’où une coloration rose, rougeâtre). Mais il est également possible d’observer par endroits, quelques rides de courant fossiles qui témoignent d’anciennes plages.
La superposition des roches (grès sur socle) est propice à la formation de sources et de tourbières. En effet, au niveau du point de contact entre le socle et les grès (à environ 950 mètres d’altitude), les eaux d’infiltrations sont stoppées à cause de la perméabilité plus faible des granites, alors que la porosité des grès favorise un stockage des eaux de pluie correspondant parfois aux réserves de plusieurs années. Des sources qui alimentent les tourbières se forment alors au niveau du point de contact entre le socle et les grès.
La présence de ces milieux tourbeux est expliquée principalement par 2 phénomènes convergents : des zones de sources et des aménagements anthropiques. Cette diversité de milieux, dont certains sont reconnus comme remarquables à l’échelle européenne, offre autant de zones de vie, de reproduction et de chasse à de nombreuses espèces de faune et de flore (lycopode des tourbières, lézard vivipare, Rhynchospore blanc, drosera à feuilles rondes, etc.).
Centres d’intérêts scientifiques ou pédagogiques :
Le plateau de Montselgues est considéré par certains géomorphologues comme « le plus bel exemple européen, parfaitement conservé, d’une surface d’érosion aussi ancienne ». La thématique de l’érosion se prête particulièrement bien à l’étude sur le site de Montselgues, au travers des chaos granitiques et par l’évocation de la formation du plateau de Montselgues : pénéplaine antétriasique formée par aplanissement du socle sur lequel reposent les grès du Trias.
La présence des sources et des tourbières permet enfin de rendre compte des différences de perméabilité entre socle et grès du Trias.
De nombreuses études scientifiques conduites depuis 1999 ont permis d’approfondir les connaissances et de mieux cerner les enjeux du site : cartographie de la végétation, fonctionnement hydrogéologique, échanges biologiques et dispersion des insectes, dynamique de population du Lézard vivipare, étude sur les retombées des poussières (palynologie) liées à l’exploitation des mines (en cours), étude concernant les liens entre milieux humides et eaux souterraines (en cours), étude sur le patrimoine bâti et les usages passés de l’eau,…
La mise en œuvre de plans de gestion a permis d’expérimenter plusieurs techniques de restauration des tourbières et de maintien des milieux ouverts : broyage, écobuage, bucheronnage, bouchage de drains, gestion pastorale,…
En parallèle et afin de d’évaluer l’efficacité des actions conservatoires mises en œuvre, plusieurs suivis sont réalisés: suivis météorologiques, piézométriques, hydrologiques, protocole Rhomeo,…
Les tourbières du plateau sont emblématiques par la réussite d’une approche globale et fonctionnelle des enjeux des zones humides. La commune de Montselgues a pu appuyer son développement économique sur un projet de préservation de la biodiversité à travers l’agriculture et le tourisme. Le projet a été valorisé dans différents supports de communication (colloques, films). Ce cas particulier doit pouvoir s’adapter à d’autres contextes économiques et géographiques.
Mots clefs thématiques : agro-écologie, agronomie, biologie, botanique, bucheronnage, cartographie, climatologie, écologie, entomologie, étude de la faune, forêt, géographie, géologie sédimentaire, géomorphologie, hydrogéologie, hydrologie, impact fréquentation touristique, ornithologie, paléoclimatologie, , palynologie, pastoralisme, paysages, pédologie, plantes invasives, topologie numérisation 3D, sciences du territoire
Mots clefs typologie de sites : panorama lecture paysages, zone agricole ou pastorale, tourbières, espace de médiation
Modalités d’accès :
Accès libre toute l’année
Accompagnement possible : Par les médiateurs de la Fage, par un animateur Natura 2000 –ENS de la Communauté de communes, par un membre du Comité scientifique du Géoparc mondial UNESCO